Jacques Jouines est né à Valréas en 1938.
Il a toujours peint et dessiné, mais sa vie professionnelle n’a pas coïncidé avec sa passion. Quand il était étudiant en droit à Grenoble, il vendait les dessins de ses copains des Beaux Arts. Il a ensuite travaillé dans la banque pendant 30 ans, dont 20 passés à la Société Générale à Avignon. Il a déjà montré publiquement son travail à la galerie Abadie en juillet 1999 et en mars 2000. Trois autres expositions furent organisées à Villeneuve les Avignon en juin 2007 à l’Espace de l’Oratoire, en juin 2008 à la Salle des Conférences et aux Baux-de-Provence en septembre 2014 à la Citerne.
Autodidacte, ami de peintres et d’écrivains, amateur de golf et de pêche, grand-père, nous retrouvons dans certaines pièces des manifestations de naïveté d’écritures, d’eau, de joie de vivre, jamais d’agressivité. L’homme était timide, mais il aimait raconter.
Il utilisait comme supports ses cartons, glacés ou non, comme matières, des encres de Chine, des huiles qu’il grattait, lavait ou supprimait pour parvenir à l’équilibre des formes. Braque disait « Quand je peins, j’époussette ». Et la poussière nous tombe des yeux. Il disait « Je vois avec mes yeux et je peints des formes, des couleurs, j’utilise des matières, je suis en dehors puisque je me sers de mes yeux. Ensuite, j’efface, je gratte, je lave et j’essaye de l’intérieur jusqu’à ce que je voie. La réussite quand elle existe, consiste à faire coïncider les deux visions. C’est le sens de mon travail. L’œil de dedans est plus important que ceux du dehors. L’oreille parle souvent mieux que la langue. Dès que l’on peut mettre le dedans dehors, c’est l’équilibre trouvé au moins pour soi. »
« Ce qui nous manque, c’est une idée à exprimer en dehors de la peinture, pousser à bout les genres… C’est-à-dire ne plus rien faire qui représente quelque chose. »
Derain à Matisse, mars 1906.
« L’art cessera d’être objectif pour devenir pur, et non plus être l’image d’objets, mais l’image de sentiments. »
Derain à Bartolomeo Savona, mars 1906
Un abstrait plein de délicatesse.
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Jacques Jouines was born in Valréas in 1938.
He was always drawing and painting, but his working life was far removed from his passion. When he studied law in Grenoble, he sold his drawings to his pals in the Beaux Arts. He then worked in a bank for thirty years, twenty of them at Société Générale in Avignon. He had one-man shows at Galérie Abadie in July 1999 and March 2000. Three more shows of his work were held later: two at Villeneuve les Avignon, in June 2007 at Espace de l’Oratoire and in June 2008 at the Meeting Hall; and a third in Les Baux de Provence in September 2014 at La Citerne.
He was self-taught, a friend to painters and writers, avid golfer and fisherman, and a doting grandfather. In some works we can detect signs of naive writing, water, the joy of living, but never aggressiveness. Jacques was shy, but he was a great raconteur.
For media he used boards, lined or bare, for materials india ink, oils which he scrubbed, washed or removed to achieve equilibrium of form. Braque once said “When I paint, I dust”. And the motes fall from our eyes. Jacques said “I see with my eyes and I paint shapes, colors, I use materials, I stand outside, making use of my eyes. Then I erase, scrape, wash, and work from the inside out till I see more clearly. Success, when it happens, means that the two views have merged. That’s my message. The inner eye is more important than the outer. The ear often speaks better than the tongue. When you manage to shove the inside, outside, you find a balance, at least for yourself”.
Derain to Matisse, March 1906: “What we lack is an idea to express outside of painting, to push the limits… in other words, to do nothing that represents anything specific.”
Derain to Bartolomeo Savona, March 1906: “Art will cease to be objective to become pure, no longer the image of objects, but the image of feelings.”
Abstraction suffused with sensitivity.